Isabelle Doyen fût diplômée en 1982 de l’ISIPCA et s'installa en tant que parfumeur indépendant afin de collaborer, dans le domaine de la création, avec Monique Schlienger, son professeur de parfumerie. En 1985 sa rencontre avec Annick Goutal marque le début d’une longue et merveilleuse collaboration, connivence et amitié et parallèlement elle est chargée de l’entrainement olfactif des étudiants de l’ISIPCA en relai de Monique.
En 1993 a lieu la création d’Aromatique Majeur avec Annick Goutal, société de création indépendante qui crée essentiellement pour la marque Goutal.
Depuis 1999 Camille Goutal reprend la fonction d’Annick au sein d’Aromatique Majeur et de la Société Goutal.

Quelle est votre devise?

"Enjoy!"

Quel est votre premier souvenir olfactif ?

Un goût : celui du safran constituant d’un petit sirop que ma mère passait sur mes gencives pour calmer le mal dû à mes dents qui poussaient. Je ne me souviens plus du mal mais très précisément du gout du safran.

Qui a été votre mentor ?

Aucun à part Jorge Luis Borges.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Tout.


Quel(s) parfum(s) portes-tu ?

Ça dépend. Normalement aucun pour ne pas brouiller mon radar nasal sinon les essais du moment sur un poignet, juste avant de me coucher pour voir s’ils me « causent » pendant la nuit et s’ils sont toujours là le lendemain.

Quels conseils donnez-vous à vos étudiants à l’ISIPCA pour devenir bon parfumeur ?

Être humble, opiniâtre, exigeant avec eux-mêmes, curieux, être une éponge (aller chercher, s’imprégner de tout ce qu’on voit de beau, de ce qu’on lit, des démarches et intentions d’autres créateurs), aller au bout des choses ne pas faire à moitié, aller à l’essentiel, avoir la volonté d’offrir du beau.

Quelles sont vos matières de prédilection ?

L’essence de Rose, d’Estragon, de Galbanum, le cassis sous différentes formes , l’Hédione et l’Evernyl . Ces deux derniers m’enchantent.

Quelle est votre signature olfactive ?

Je ne sais pas. Il faudrait demander à d’autres personnes. J’espère, au minimum, des trucs qui sentent bons empreints de tendresse et d’humanité, ou qui décoiffent, dans tous les cas qui ne dérangent pas quand on est au théâtre, au cinéma ou au concert.


Qu’est-ce que vous évoque « Nuit de Bakélite » ? À qui ce parfum est-il destiné ?

Qu’est-ce que m’évoque « Nuit de bakélite » ? De la sève de Tubéreuse, de la Tubéreuse écorchée, une tubéreuse dans une cage faite de vert et de cuir, un focus sur le petit pédoncule qui relie la fleur à la tige, le bruit de plastique lorsque plusieurs tiges de tubéreuses s’enchevêtrent, la majesté sauvage des tubéreuses perses.


En quoi votre travail avec Naomi Goodsir a-t-il été différent de vos autres créations ?

Le travail diffère selon la personne ou la marque qui en est l’initiateur. Naomi est une personne merveilleuse de gentillesse, de caractère, de modestie, d’audace et de fantaisie, une créatrice talentueuse et esthète. Elle est très respectueuse du temps qu’il faut pour aller jusqu’au bout de l’idée. Nous avons créé cette tubéreuse ensemble, sans concession, sans influence, sous le regard bienveillant de Renaud. Nous avons extrait cette tubéreuse du fin fond de nos jardins intérieurs.