Comment est née la découverte des pouvoirs de l’huître ?

C’est d’abord un long cheminement sur les parcs à huîtres du Cap Ferret effectué en participant au travail difficile d’ostréiculteur et en observant les modes de culture et d’élevage. C’est le fruit du partage de connaissances et d’observation, d’intuitions entre un ingénieur cosmétologue et un ostréiculteur, ses connaissances de l’huître, mes connaissances sur la peau et mon expérience en cosmétique. Le coquillage vit dans un stress quotidien, avec ou sans eau, des températures très variables, des bactéries ou des virus... Dans ce milieu, elle a mis en œuvre des mécanismes pour se défendre, se protéger et se développer. Comprendre ces mécanismes a permis de mettre à jour de nouveaux actifs pour la cosmétique. Partant de ces intuitions, il y a ensuite eu la bibliographie, la lecture, les échanges avec les chercheurs (Ifremer, CNRS). Un changement de vie professionnelle a permis de s’engager totalement sur le projet, de créer la structure adéquate avec un chef d’entreprise qui nous a rejoints... Et nous voilà partis dans l’aventure. Les premiers tests sur culture de cellules de peau étaient tellement prometteurs que nous avons décidé d’aller jusqu’au brevet. Par ailleurs, avec le directeur du CNRS (Centre national de la recherche scientifique), nous avons découvert deux protéines non répertoriées, qui feront l’objet d’une prochaine recherche.

Quels sont ses effets sur l’organisme et sur la peau ?

L’huître a une forte valeur nutritionnelle qu’il s’agissait de transposer sur la peau. Le coquillage et son extrait sont capables de protéger l’épiderme contre les agressions du soleil, du froid, du vent, mais également de ralentir le vieillissement cutané et de réparer les dommages causés par le temps.

Quel procédé avez-vous utilisé pour créer l’extrait d’huître ?

Nous avons cherché plusieurs procédés. Nous avons opté pour un processus d’hydrolyse chimique qui présentait les meilleurs résultats aux tests sur cultures de cellules de peau, notamment.

Comment est-il intégré au soin ?

Ma rencontre avec le dirigeant du laboratoire avec lequel nous travaillons a été déterminante pour la formulation de nos produits, car elle a permis d’utiliser une nouvelle technologie de formulation à base d’argile modifiée. Sous le nom générique d’« émulsion de pickering », la création de l’émulsion se fait par action mécanique à froid. Cela permet de ne pas dégrader les principes actifs et donc, de ne pas utiliser de produits controversés que l’on trouve régulièrement dans les formules cosmétiques. Par ailleurs, dans ce mode d’émulsion, les principes actifs sont en quelque sorte encapsulés, protégés et libérés au fur et à mesure. Enfin, cette formulation, par sa construction lamellaire, permet pendant un temps donné de protéger la couche cornée comme « une seconde peau ».

À quels autres actifs l’avez-vous combiné ?

Pour potentialiser et élargir l’action de notre extrait d’huître edulis, nous l’avons combiné avec d’autres actifs tels que l’huile de dattier du désert, l’huile de coco, l’huile de colza, l’extrait d’algues et l’huile de moringa.