En Extrême Orient, la tradition veut qu’à l’approche de l’hiver on dédie différentes offrandes aux ancêtres à travers la cérémonie du thé.

En Corée du Sud, cette cérémonie traditionnelle appelée darye (다례), se distingue par sa simplicité. En raison du nombre limité d’instruments qui servent lors de son déroulement, cette cérémonie est définie « sans portes », c’est-à-dire accessible à toutes les classes sociales. On compte cinq instruments principaux : la bouilloire en fonte tagwan, la cuillère à thé en bois samu sujeo, la théière qui sert à infuser le thé dagwan, ainsi que la tasse dans laquelle on boit le thé, dabae. La taille de la tasse varie en fonction de la saison : en été, elle est plus grande (pour refroidir rapidement le contenu), tandis qu’en hiver elle est plus étroite et haute, pour garder la chaleur. Une étape intermédiaire s’ajoute alors en saison chaude, où le thé est transféré dans un bol (sukoo), avant d’être versé dans la tasse.

A l’origine pratiquée par les moines bouddhistes dans les montagnes pour méditer et atteindre un état de paix, la cérémonie du thé permet de se réconcilier avec l’univers et l’éternité. C’est ainsi que le moine bouddhiste Ch’o-ŭi (XVIIIème siècle) décrit cette cérémonie :

« L'eau de source crie dans une vallée rocheuse ;
les pins font écho lorqu’arrive le vent.
J'ai bu une tasse de thé et regardé le flux et l'immobilité.
Doucement et naturellement j'ai eu l’impression d’oublier le retour du temps. »

Au Japon, la célèbre école d'apprentissage de la cérémonie du thé Urasenke, à Kyoto, met en avant quatre principes fondamentaux : l'harmonie, le respect, la pureté et la tranquillité. De ces principes découle une cérémonie qui prend place dans une petite maison de chaume qui mesure environs 4 tatamis et demi, avec une porte à la forme carrée : tout comme les côtés qui la composent, les personnes qui y rentrent sont égales les unes aux autres.

Accompagnés de l’écope à thé (chashaku) et du fouet (chasen), on écoute alors l’infusion, dont le bruit doit être minime, mais aussi ses notes (car au Japon on « écoute » les odeurs) : le sillage frais, et aromatique du thé vert, issu du Camelia Sinensis, se répand lentement et embaume la pièce…