Quelle est votre devise?

Lorenzo : « La devise de la famille est  “Honor aut mors”  (honneur ou mort).  Notre activité n’a pas vraiment de devise, si ce n’est la recherche constante de la qualité, de la beauté et de l’amélioration de tout aspect de nos collections. »

Quelle est votre première rencontre avec le parfum?

Lorenzo : « Certaines senteurs de la nature tout autour de la maison de la famille à la campagne en dehors de Florence. Surtout au jardin, l’odeur des feuilles de laurier, d’oranger et de citronnier; la senteur des feuilles de tomate et celui des coquelicots encore fermés et écrasés dans les doigts ; et encore, la senteur des herbes et des épices du jardin utilisées pour cuisiner, telles que le thym, le romarin, la sauge, le basilic, le persil, la sarriette et d’autres encore. »

Le parfumeur qui vous a le plus inspiré et pourquoi ?

Lorenzo : « François Coty, pour sa liberté créative et au même temps pour son hardiesse d’entrepreneur, qui revient toujours tout au long de l’histoire de sa vie. J’ai été aussi frappé par d’autres parfumeurs, comme Maurice Maurin, Guy Robert, Edmond Roudnitska : ils représentent peut-être la dernière génération de parfumeurs/magiciens/alchimistes, qui avaient eu aussi un contact direct avec la production des matières premières dans les différents pays du monde. »

Quelles sont vos matières premières de prédilection ?

Lorenzo : « Les bois aromatiques, tel que le bois de santal, quand il y a la possibilité de le trouver authentique, indien et de bonne qualité.

Les résines odorantes, en vertu de la magie de leur aspect, presque un cristal de parfum pure, mais aussi pour l’extraordinaire richesse de leur histoire. 

Les absolues extraites des fleurs ainsi que celles obtenues d’autres parties de la plante : parce qu’elles sont suggestives, parce que leur profondeur est mystérieuse, tel qu’un abysse insondable.

J’ai aussi une prédilection pour les essences d’agrumes, très fraîches, obtenues par « expression » et contenues dans les petits alvéoles des écorces.

Pour terminer, les baumes comme le Tolu, les oléo résines, tel que le Galbanum et tous les extraits utilisés dès l’antiquité, comme le Calamus, la Cannelle, le Cardamome, le Bois de cèdre et beaucoup d’autres. »

Quelle est votre signature olfactive ?

Lorenzo : « Je ne la connais pas ! Chaque parfum entraîne une recherche qui se développe pendant le parcours de création donc je n’ai pas une signature unique… »

A quoi se différentie la parfumerie Italienne du reste du monde ? A quoi pourrait-on la définir ?

Lorenzo : « Je ne crois pas que l’on puisse parler de parfumerie italienne : je pense de même pour le reste du monde, exception faite pour la France, le seul pays où l’on puisse dire que la Parfumerie est devenue une grande tradition. Mais l’Italie est une source importante de matières aromatiques même précieuses – telles que les agrumes et le genet du Sud où l’Iris en Toscane – et d’inspirations toujours nouvelles et surprenantes. »