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Fabrice Pellegrin
Quelle est votre devise ?
Fabrice : « Il faut toujours viser la lune…au pire, si on ne l’atteint pas, on reste dans les étoiles ! »
Quelle est votre première rencontre avec le parfum ?
Fabrice : « Avec mon père qui était lui aussi parfumeur, et plus particulièrement quand il se parfumait dans la salle de bain. Un accord de fougère et de savon à barbe. Ca sentait propre ! C’était Azzaro pour Homme… »
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Fabrice : « Elles sont multiples. Les personnes que je rencontre, les femmes, la musique tant pour ses mélodies douces qui m’évoquent des parfums orientaux que les musiques electro que j’associerai à des notes aromatiques, vibrantes. Et la gastronomie… »
Le parfumeur qui vous a le plus inspiré et pourquoi ?
Fabrice : «Jacques Cavalier. J’ai eu la chance de travailler avec lui et c’est un génie de la parfumerie. Il a ouvert de nouvelles pistes dans les univers masculin et féminin. L’Eau d’Issey pour Homme : des notes de gingembre épicé et de notes marines. M7 : un accord d’Oud et de vanille, de patchouli, et d’épices. Une parfumerie qui me touche car j’en suis personnellement « addict ». »
La matières premières que vous aimez le plus travaillées ?
Fabrice : « Le patchouli et l’ambrox. Ses deux notes ont de nombreuses facettes, qui évoquent entre autre une sensualité incroyable. »
Votre rapport à la vanille dans vos parfums ?
Fabrice : « La vanille est une des odeurs les plus connues mais une des plus difficiles à utiliser dans la parfumerie. La vanille connue de tous est plus « gâteau » alors que dans la parfumerie elle est multi facettes. C’est aussi une des odeurs les plus sexy de la parfumerie. »
Vos plus grandes fiertés ?
Fabrice : « Le sens que je donne à ma vie. J’ai la chance de pouvoir faire un métier où j’ai une très grande liberté et où je fréquente des gens atypiques! La collaboration et l’affection que j’ai pour la Maison diptyque. »
Comment décrire le travail de la parfumerie de niche ?
Fabrice : « Une liberté totale. Pas de contraintes marketing avec des tests consommateurs, pas de contraintes de prix, de matières premières (naturelles ou de synthèses). Il y a aussi un échange et un respect avec des interlocuteurs avertis. La parfumerie de niche ne s’interdit rien. «
Pour reprendre l’interview avec Mme Mauny (diptyque), quelle est l’accident olfactive dans votre dernière création « Volutes » ?
Fabrice : « L’accident olfactif, est le fait de décoiffer la fragrance et/ou de sublimer la matière première avec laquelle on veut travailler. Lors de ma collaboration avec diptyque pour l’Eau Duelle, cette accident était liée à l’utilisation du « Calamus », qui a permis de sublimer la vanille notamment parce que c’est une note gourmande (de pâte à choux). Pour Volutes de diptyque, il faut se remettre dans le contexte du voyage d’Yves Coueslant (l’un des 3 co fondateurs) dont nous nous sommes inspirés pour créer cette fragrance.
En effet, à l’époque de ce voyage dans les années 30, les femmes élégantes qui faisaient ces longues traversées vers Saigon fumaient comme on porte un accessoire. Pour évoquer la féminité, l’élégance, j’ai voulu utiliser l’iris, une note riche et féminine qui apporte une notion de cuir poudré et paradoxalement une touche masculine. »
Votre prochaine création ?
Fabrice : « Un beau floral! »