David Seth Moltz a grandi immergé dans le décor idyllique d'une ville pittoresque de la Nouvelle Angleterre entre océans et forêts. Depuis qu'il a remporté sa première bouteille d'eau de Cologne à un tirage au sort en camp d'été de l'île, il a développé une fascination pour le parfum. Il déménage à New York en 2002 avec son groupe de musique de l’époque. Kavi Durga est née dans l'ombre de New-York, mais a parcouru le monde tout le long de son enfance. Elle a étudié l'architecture à Los Angeles et le design en Hollande. Elle est ensuite retournée à New-York pour concevoir des bâtiments puis à rencontré D.S.

Quelle est votre devise ?

“Le parfum est un fauteuil qui voyage”. Il a la capacité de transporter notre esprit vers des endroits plus éloignés, réels et imaginaires.

Quel est votre plus vieux souvenir olfactif ?

David: Mes plus vieux souvenirs : l’odeur de l’océan dans ma ville, le parfum frais des pins, l’odeur de la fumée en hiver… le liquide-vaisselle au citron.

Comment vous est venue l’idée de créer D.S. & Durga ?

Kavi: Nous avions fait beaucoup de cadeaux parfumés pour des amis pendant des vacances, ils les ont tous aimés – des colognes au « bay rum », des lotions tonique ou pour les cheveux, des lotions et crèmes pour le corps et quelques parfums relativement basiques. Kavi a ensuite eu l’idée de les mettre en bouteille dans un joli emballage et cela a bien fonctionné. On s’est alors rendu compte que nous pourrions retranscrire à travers des parfums nos inspirations et nos idées sur lesquelles nous avions déjà travaillé, dans la musique pour David et en architecture pour Kavi – reconstitution historique, voyage, design, morceaux de musiques.

Pour moi, cela ne fait aucune différence lorsque je créé une musique, un poème ou un parfum, il s’agit toujours d’invoquer un monde imaginaire que j’ai construit dans ma tête. Mais pour le parfum, on est moins visible, on a du mal à dissocier une chanson de celui qui l’interprète.

Comment avez-vous étudié la création de parfum (David) ?

David: Glaner ce que je peux de vieux livres d’herboristerie, d’explorations, et d’expérimentations. Je suis autodidacte, je n’ai pas de mentors. Je me suis renseigné sur absolument tout ce qui existe sur le travail et comment interagissent les huiles et les parfums. Au-delà des livres, j’ai pioché dans la sagesse amérindienne, je me suis rendu à des réunions de femmes qui font leurs propres cosmétiques. J’ai acheté toutes les huiles que j’ai pu trouver sur internet ou chez des distributeurs américains. Puis à mesure que DSD a grandi, j’ai pu travailler avec de plus grosses entreprises - Robertet, Firmenich – ce qui a élargi mon stock d’échantillons de matières première lorsque nécessaire.

Comment décririez-vous l’ADN de votre marque ?

David: L’irrévérence américaine. La transcription aromatique de récits. Chacun de nos parfums représentent un monde unique, inspiré de différentes régions et histoires. Nous sommes influencés par beaucoup de choses en dehors de l’univers du parfum ; je m’implique plus lorsque je crée un accord aromatique précis que lorsque je dois composer un accord autour du jasmin, bien que les deux soient importants.

Quelles sont les différentes étapes de développement d’un parfum DS & Durga (de A à Z) ?

David: J’ai de nouvelles idées pour des parfums et en même temps je travaille sur de nouvelles pistes aromatiques. Les deux méthodes s’enrichissent et me permettent de reproduire une histoire, du moins telle que je la ressens. Pour ’85 Diesel, j’ai commencé avec des parfums d’intérieur pour nos propres voitures. Je voulais du cuir/vinyle (safran, castoreum, daim, limbanol), avec des bouffées de fumée de diesel (cade et chorayal). J’ai harmonisé cela avec quelques notes boisées. Après, en créant le produit, j’ai voulu rappelé les souvenirs que ce type de voiture peut évoquer pour les personnes de ma génération : le groupe Fleetwood Mac et les vêtements de nos parents qui ressemblaient à des tapis. Pour Radio Bombay, j’ai travaillé sur un accord santal moderne et reconstruit. Et cela a parfaitement fonctionné. Je savais que je voulais créer un parfum mêlant les anciens tubes dans les amplificateurs et leurs châssis. Le tube chauffe et fond la graisse, dont émane un parfum huileux et métallique (comme dans un amplificateur de guitare). Je pensais que si le chassis était en bois de santal, le tube de cuivre chaud le réchaufferait et qu’il en sortirait des notes boisées, comme dans mon parfum.

Quel est l’angle artistique (ADN) de votre collection de bougies ?

Kavi: Notre ligne de bougies est la même que pour nos parfums, mais nous pouvons nous transporter dans un environnement supplémentaire. Je pense que c’est l’idée que l’on ressent lorsqu’on allume une bougie, on est transporté dans un nouvel endroit ou dans un autre temps, tout en étant toujours dans une pièces ou sa chambre – l’intérieur d’une voiture (’85 Diesel), le nord de la côte ouest californienne (Big Sur after Rain), la tombe des Aigles, etc.

Quelques indices sur vos prochains projets (parfums, bougies…) ?

Kavi: Comme nous vous l’expliquions, nous venons de lancer notre tout premier trio de bougies chez Nose. Les deux prochaines sont Northern California coast et Tomb of the Eagles. Cette dernière a gagné le prix Allure Best of Beauty de la meilleure bougie 2017 aux Etats-Unis. Big Sur After Rain et Concrete After Lightning viennent de sortir aux Etats-Unis. Ces deux fragrances sont inspirées de deux lieux où l’on trouve des notes aromatiques d’une qualité unique après la pluie.  Big Sur – Les sous-bois humides d’Eucalyptus, Concrete – L’odeur du terre mouillée en ville.