Comment vous-êtes vous rencontrées et quel souvenir olfactif associeriez-vous à votre rencontre ?

C.G: nous nous sommes rencontrées chez ma mère mais j’étais petite (10 ans) et je n’en garde pas un souvenir olfactif particulier. En revanche, je me souviens très bien m’être dit qu’Isabelle ressemblait à un joli petit lutin!

I.D: je me souviens de Camille venant les mercredis après-midi au laboratoire, pesant des mini formules et en particulier une framboise.

Vous souvenez-vous du moment précis où vous avez décidé de créer Voyages Imaginaires ? Pouvez-vous nous le raconter?

C.G. et I.D.: il n’y a pas de moment précis, mais cela faisait longtemps que nous avions le désir de créer une marque dans laquelle nous pourrions exprimer d’autres facettes de nos personnalités.

Quel est le voyage (réel) qui vous a le plus marqué dans votre vie ?

C.G: j’ai eu la chance de voyager énormément, mais ce sont sans doute mes voyages en Polynésie depuis une dizaine d'années qui m’ont le plus émue. La première fois que j’ai posé un orteil à Tahiti, j’ai eu l’impression de retourner dans un lieu que je connaissais depuis toujours et de sentir en vrai des odeurs que j’avais déjà senties dans mes rêves.

I.D: Ce qui m’a le plus marqué c’est mon enfance passée à Tahiti où j’ai été bercée par les odeurs d’Ylang et de Tiaré, et de monoï le dimanche à l’église.

Quel serait votre voyage imaginaire préféré ?

C.G: un voyage au centre de la terre ou sur la lune. Ou la Voie Lactée.

I.D: le Temple d’Angkor, grâce au livre de la jungle, et Tetiaroa, l’île aux oiseaux au large de Tahiti.

Ces deux voyages ont-ils inspiré l’une de vos fragrances ? Si oui, laquelle ?

C.G et I.D: oui! Le Grand Jeu, un parfum solaire, inspiré de la fleur tiaré (variété tahitienne de gardénia) et des plages de sable chaud.

Quelles différences entre une fragrance classique et une fragrance 100% naturelle (formules, notes,…) ?

C.G et I.D: Il est plus difficile de formuler en 100% naturel car la palette du parfumeur est extrêmement réduite et le coût des formules bien plus élevé.
Par ailleurs, la construction des formules ne doit pas se limiter à une simple juxtaposition des notes et il est plus compliqué de les équilibrer entre elles afin de pouvoir aller au bout de son idée.
Cela implique de trouver de nouveaux chemins pour y parvenir. Le déroulé du parfum sur la peau est d’ailleurs plus vivant et moins monolithique. C’est un voyage en soi!

Comment avez-vous réussi à garantir une tenue similaire à celle d’une fragrance classique ?

C.G. et I.D.: en ayant une concentration plus importante que d’habitude, en privilégiant certaines essences par rapport à d’autres et en n'ayant aucune limitation de coût des formules! Néanmoins, les formules 100% naturelles restent très légèrement moins puissantes que des formules qui contiennent de la synthèse, car il suffit de mettre ne serait-ce que 5% de synthèse dans une formule pour qu’elle gagne en puissance, ce que nous avons décidé de ne pas faire afin de respecter notre idée.

Quelle a été votre plus grande difficulté dans l’élaboration de ces formules naturelles ?

C.G. et I.D.: ne disposer d’aucun équivalent naturel aux grands classiques de la synthèse que sont par exemple l’Hédione, l'Ambroxan, les Muscs Blancs, la Methylionone ou encore Evernyl qui sont extrêmement efficaces.

Comment réussir à innover lorsqu’on ne peut faire appel à aucune note de synthèse ?

C.G. et I.D.: pour nous, innover n’est pas le but premier, ce qui compte avant tout, c’est l’idée et la sincérité du propos.

Quels sont vos projets futurs ?

C.G. and I.D.: nous allons bientôt pouvoir proposer nos recharges et travaillons sur des dérivés parfumés (bougies, gel lavant pour les mains), un autre challenge en 100% nat!