La fête des morts est célébrée dans le monde entier en l’honneur des défunts avec lesquels on souhaite se reconnecter, que ce soit avec des offrandes, des crânes, des fêtes colorées ou encore des repas…

Au Mexique, n’imaginez pas le Dia de los muertos comme une procession sobre et solennelle ; il y a de quoi se déguiser, avec toutes les nuances de couleurs, et de quoi se régaler ! Le 2 novembre, au lendemain de la Toussaint, les Mexicains se préparent à accueillir la visite de leurs défunts en construisant des autels à plusieurs niveaux, incluant : des portraits et des objets personnels du défunt, des bougies allumées représentant le chemin que le fantôme doit suivre pour atteindre l’autel, des bouquets d’œillets symbolisant le soleil et donc l’origine de l’univers, du papel picado (« papier mâché ») aux motifs géométriques, du copal (« encens ») renvoyant au passage de la vie à la mort, et enfin les calaveras : des crânes sous forme de friandises en sucre, avec le nom du défunt écrit par dessus.

Ce poème mexicain décrit bien cette ambiance mystérieuse :

« Voici venir l'eau
par le coteau,
et mon crane
se mouille.
La mort squelette,
ni grosse, ni maigre,
la mort faite maison
collée à la cire. »

Dans le Vieux Continent, ce sont les vivants qui rendent visite aux défunts dans les lieux sacrés. Le Cimitero delle Fontanelle de Naples, en Italie, héberge plus de 8 millions d’os dont les plus anciens datent de l’épidémie de peste du 1656. Le rituel veut que chaque citoyen puisse « adopter » un crâne perdu (capuzzella) en échange de sa protection : on le caresse, on le polit, et surtout on crée en son honneur un autel composé de bougies, de chapelets et de fleurs sèches, afin qu’il protège son parrain dans ses défis les plus difficiles. Si la mission est accomplie, le crâne aura droit à un autel encore plus fastueux !